Une ode
à l’audace créative
L’élévation
du Château Lascombes
La dynastie Chaix d’Est-Ange, propriétaire de Lascombes de 1867 à 1923, s’attela génération après génération à des extensions progressives de ce qui constitue aujourd’hui l’un des plus somptueux Châteaux de la région.
C’est Gustave Gaspard qui commanda en 1882 à l’architecte Louis Michel Garros – aussi auteur de la fontaine de la Place du Parlement de Bordeaux – la poétique élévation du Château Lascombes sur le bourdieu existant.
Le bâtonnier
et le poète
Son père, Gustave Louis, était un homme important du Second Empire. Notamment grand bâtonnier (chef des avocats du Barreau de Paris) et vice-Président du Conseil d’État.
En 1857, dix ans avant de prendre en main la destinée de Lascombes, Me Chaix d’Est-Ange livra l’un des plus grands plaidoyers qui soit pour la défense de l’audace artistique, à l’occasion du procès de son client Charles Baudelaire, accusé d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs par le Procureur Ernest Pinard.
Plaidoirie au premier Jour du procès de Charles Baudelaire
pour son recueil Les Fleurs du Mal en 1857.
« Baudelaire n’est pas seulement le grand artiste et le poète profond et passionné au talent duquel l’honorable organe du ministère public a tenu lui-même à rendre un hommage.
Il est plus : il est un honnête homme, et c’est pour cela qu’il est un artiste convaincu.
Son œuvre, il l’a longuement méditée ; il l’a portée, il l’a mûrie dans son cerveau, avec amour, comme la femme porte dans ses entrailles l’enfant de sa tendresse… »
— Me Gustave Louis Chaix d’Est-Ange
L’œuvre originale de Baudelaire – pour qui le vin était un grand thème littéraire – ne fut réhabilitée et rééditée qu’en 1949, témoignant de la lente évolution des mœurs et d’un long chemin vers la liberté d’expression.